Récit d'Octyso.

PROLOGUE


Assis en tailleur, les yeux fermés, les mains sur les genoux, il semblait prier, écouter le bruit incessant des vagues qui venaient s'abattre sur la coque du bateau, ainsi que le vent fouettant la grand voile de couleur ocre soutenue par un long mât en bois de noyer.
Ces longs cheveux pourpres flottaient au vent, sa tunique d'un orange délavé semblait s'accorder avec son teint mat. Son pantalon et ses bottes en cuir de Sanglacier blanches, étaient l'habit idéal de tout bon matelot.
Mais il était bien plus qu'un simple matelot, il était l'un des derniers vogueurs en vie.
Les légendes disent qu'ils vivent sous mer, ou encore qu'ils sont des envoyés du Kralamoure, cette affreuse bête décrite comme le Dieu de la mer, d'autres disent qu'ils sont fous à lier, qu'ils sont des voleurs, des assassins, des roublards des mers...

Les yeux toujours fermés, il commença a marmonner une sorte de prière dans une langue étrangère.
Il se leva d'un bond, les yeux toujours fermés, et commença à faire des cercles dans l'air avec sa main, paume ouverte.
Puis, il s'arrêta, et avec l'autre main, il se mit à battre de façon répétitive l'air, de sa paume.
Il n'arrêta pas ses chants religieux, qu'il marmonnait dans un rythme de plus en plus effréné, ses battements semblaient former une sorte d'écho germant des entrailles de la mer, comme si quelque chose d'une lourdeur inimaginable s'abattait dans le fond de l'océan.
Le rythme endiablé des chants religieux était à présent en parfaite harmonie avec le mouvement de tambour mystique, il allait de plus en plus vite, frappait l'air de plus en plus fort.
Jusqu'à ce qu'il s'arrête net, brutalement comme si les battements de son cœur s'étaient arrêtés avec le son du tambour...


Alors, on entendit un grondement sourd qui venait des entrailles de l'océan, le bateau se mit à tanguer, tout tremblait, il était difficile de se tenir debout, pourtant, immobile, il ne bougeait pas...
Le ciel s'assombrit d'un seul coup, comme si une terrible tempête allait se préparer.
Les yeux toujours fermés, il huma l'air, et discerna avec horreur un relent de chaire en putréfaction.
Il ouvrit les yeux pour la première fois depuis le début du rite.
Interdit, le vogueur contempla la scène de ses yeux surpris, pétrifié, il ne pouvait plus bouger.


Première partie :


Une sale odeur de renfermé flottait dans la pièce, l'air y était presque irrespirable, pourtant, cinq personnes s'y trouvaient...
Un Écaflip, un Énutrof, un Pandawa, un Xélor, et un Sram. Ils étaient assis sur d'étroits tabouret, autour d'une table ronde. Il y avait une ambiance pesante, tout les cinq personnages se dévisageait a tour de rôle, comme si ils essayaient de voir a travers les esprits...
« - Le Xel' j'tais a l'œil, j'oublie pas l'dernier coup qu'tu nous as fait... arrêter l'temps pour échanger les cartes, bien une idée d'tricheur ça!...
-Venant d'un Écaflip, je ne pense pas que tu sois en bonne position pour commenter mes larcins... surtout que ta dernière tentative du « J'vais au toilette, une envie pressante!.. » n'étais pas du grand art... moi au moins je fais fonctionné mon cerveau!
-Moué...enfin...moi...je...vous...attends...
-Hoooo! Toi! Le Panda! Tu me dois des kamas! J'ai pas oublié! Tu m'aura pas cette fois!
-Calme Grand-Père...faut se détendre...je...vais te les...donner...
-Hahaha!.. vous n'avez toujours pas joué ! HAHAHA!...
-Excusez moi monsieur LE Sram mais je doit dire que vôtre rire sarcastique ne me plait guère...
-Mais MOI! Je l'adore! HAHAHA
-Oué bon, faudrait ptet' s'décider a jouer là... »

L'Énutrof dévoila sa main aux autres : Brelan d'as, un sourire lui monta au lèvres, les soupires des autres le firent même rire...
Visiblement sa ne plaisais pas aux autres joueurs... Alors tous en même temps, ils dévoilèrent leurs cartes : Panda' une paire, Écaflip des cartes sans valeurs, Xél' double paire et le Sram... une...
Hoooo! Une paire d'As! Mais... il ne peut y en avoir que... cinq?! Puisque j'en ai déjà 4!
-Héhé! dit une faible voix venant d'un coin sombre de la cale, le divertissement va commencer! Je parie mon diner! Sur celui qui va gagner le combat...
-Tais toi fils de Kanigrou! De toute façon tu n'aurais jamais eu de diner! Hahahaha!
Une choppe fusa sur toute la longueur de la pièce pour heurter finalement ce qui semblait être une grande grille métallique.
-C'est toi le Kanigrou! Tu ne fais que tricher! Dit le prisonnier, accroché aux barreau de sa cellule.
-Hey, j'ai pas de manches moi, et puis tous le monde sait qu'il faut se méfier d'un Sram! Hahaha!
- Toi l'Sram, j'vais t'étriper, espèce de sale trich...
BROOAH! Soudain, un bruit sonore et fracassant se fit entendre, un énorme bloc de glace traversa la coque du bateau a bâbord et arriva dans la cale presque sous le nez des marins, le souffle du choc fit voler toutes les cartes de la table, ainsi que les joueurs. L'état du bateau était critique, bientôt, il serait engloutit par l'océan noir et glacé, alors, la mort ne se ferait pas attendre...
Le silence ainsi créé dura ce qui semblait être une éternité.
Mais bien vite, un bruit de ruissellement se fit entendre... l'eau commençais a envahir la cale du bateau par l'énorme fente, à moitié bouché par le gros bloc de glace resté coincée.
-Mais...il...se...passe quoi...là...?
-Et merde! c'quoi c'bordel! L' prisonnier! L' fourbe! Faut qu'on l'retrouve!
-Écouter, le plus urgent dans nôtre cas, ne serais-ce pas de quitter les lieux? Car j'ai les orteils qui commence a être touts endoloris, mes amis écoutez moi...
-Tais toi!... Il ne doit pas être loin! Cherchez le!
Effectivement, le choc avait presque arraché la grille de la cellule ou était enfermé un précieux prisonnier...
Pris de panique, tous les cinq étaient retournés sur le pont où d'autres matelots affolés courraient dans tous les sens ne sachant quoi faire, le sous-Capitaine essayait de faire régner l'ordre, mais le chahut ambiant l'empêchait de se faire entendre... le bateau s'enfonçait de plus en plus dans l'océan, on pouvait déjà entendre des cris de douleur, de membres de l'équipage coincés sous des des débris...
Tout le monde paniquais, maintenant, le bateau était incliné, se qui fit tomber des matelots a la mer, mourant gelés, noyés, ou mangés par d'horribles créatures.
Un TAC-TOC sonore se fit entendre, résonnant sur le plancher du bateau.
Alors, tout le monde s'arrêta, malgré les craquement du bois du bateau, comme si Djaul en personne allait apparaitre...
Le TAC-TOC répétitif laissais tout le monde sans voix, des soupirs d'exclamation, se firent entendre parmi l'assemblée...
Le bruit se rapprochait de plus en plus, et résonnait dans les têtes des matelots terrifiées, il commencèrent a reculer, de peur de se trouver trop près de la...chose, quand elle arriverait à leur hauteur...
Alors apparut, venant de ses appartements privés, Le terrible, Le puissant, L'inimitable, …
Ben le Ripate! Cet affreuse crapule, mi vivante, mi morte, qui faisait régner la terreur sur son bateau, aussi craint que lui, Le Grolandais Violent !

-Bande d'incapables! Dit une voix rauque et essoufflée.
A présent, comme vous allez tous mourir, Hahaha!, laissez faire mon VRAIS équipage!
Le cliquetis des chaines et des os s'entrechoquant, venait des cales, à moitié submergées par l'eau...
Alors, on vit des mains squelettique s'agripper aux rebords de la trappe...





L'eau montait montait de plus en plus dans la cale, le bateau s'enfonçait dans les abimes de l'océan...
Mais le pont n'était pas encore submergé par l'eau...
Le jeune Féca coincé dans la cale remplit d'eau glacée et noire, peinait a rester à la surface, mais heureusement, il pouvait respirer en se collant à la grille qui le séparait du pont...
De là il pouvait voir le massacre qui se passait juste au dessus de lui, les Fancrômes et les Harpirates faisaient couler le sang tout autour d'eux...
Ben le Ripate, riait aux éclats, lui ne craignait rien, entouré de ses gardes du corps.
Le jeune Féca était condamné à mourir, a un moment ou un autre, l'eau envahirait complètement la cale et
il serait noyé.
Il ne voyait même plus ses pieds, tellement l'eau imprégnée des ténèbres de la nuit ne laissait rien paraître... Il se mit à trembler, trembler de froid et de peur, la confusion le gagna, ou peut-être était-ce le froid qui enhivrait son cerveau...?
Les cris stridents des derniers matelots, encore vivants mais agonisant de leurs blessures, frappait d'un sentiment d'horreur, de frustration. Pire, Ben le Ripate se tenait, là a quelques mètres, et le jeune Féca ne pouvait malheureusement rien faire, coincé sous la lourde grille de bois, mourant lui aussi peu à peu.
L'eau atteignit son menton, et bientôt son nez, il prit alors une dernière et profonde respiration, il regarda le ciel noire et étoilé, peut-être pour la dernière fois, et se promit de se venger ; il plongea la tête la première dans l'obscurité la plus totale.
L'eau glacée lui mordait la peau, il nageait aussi vite qu'il le pouvait, il se dirigeait vers l'endroit où il pensait pouvoir trouver la faille dans la coque, il ne voyait rien, pourtant il était comme guidé par le courant de l'océan, il se faisait entrainer, pétrir comme un pain. Il heurta a plusieurs reprises des morceaux de bois flottants dans l'eau, là, comme des âmes égarées...
Il lui fallait encore remonter à la surface pour reprendre son souffle, mais ces poumons le faisait affreusement souffrir, son cœur frappait contre sa poitrine, d'un instant à l'autre il allait ouvrir la bouche et laisser l'eau s'engouffrer dedans …
Trop tard, ne pouvant résister au désirs de respirer, il se débattit pendant quelques secondes, les mains noué autour du coup, comme pour essayer de faire sortir toute l'eau qui s'engouffrait dans ses poumons, mais en vain. Dans un dernier élans d'espoir il se secoua violemment la tête en essayant de battre des pieds pour remonter a la surface, mais c'était trop tard. Sur son visage crispé on pouvait lire l'horreur, la peur et la frustration comme dans un livre. Puis, enfin, les eaux noir des profondeurs avalèrent la dépouille inerte du jeune Féca.

Ayant déjà lu ce récit et ayant donné quelques conseils avisés, j'ai du mal à donner un avis.
Mais en soi, j'adore le récit.
Dès la première lecture (même le manuscrit avec des fautes et des incohérences), il y a une puissance, une présence de l'environnement assez prenante.
J'attends avec impatience la suite qui, espérons-le, sera au moins aussi bien.

ah! j'aime beaucoup ^^
j'attends avec impatience la suite!! =D

Merci, je suis agréablement surpris que vous attendiez tous la suite! ^^
Et bien la voilà! Bonne lecture
Et surtout n'hésitez pas a post vos commentaires!

Eh bien!
Que dire... Bravo!?!

Un énorme potentiel, j'en suis resté accroché du début à la fin, mes félicitations, continue comme ça.

Rajout d'un "sous-chapitre" ainsi que de quelques images, bonne lecture !